Aujourd’hui, le chef d’entreprise évolue. De paternaliste, participatif ou directif, il tend à devenir porteur de sens. Quel que soit le mode d’expression qu’il emploie, (autoritaire, laxiste, démocratique) le leader ou le dirigeant entrainera les « troupes » parce qu’il saura écouter ses équipes (valorisation des individus), décoder leurs besoins et reconnaître les compétences de chacun (les échecs sont rarement le fait d’une seule personne). Le manager de demain permettra à chaque personne de s’exprimer, de donner son point de vue (sentiment de reconnaissance).
En effet, les attentes des salariés ont changé. Tous aspirent désormais à plus d’humanisme et veulent retrouver des valeurs essentielles et une qualité de vie dans leur travail.
L’évolution des modes de pensée et d’action
Le salaire n’est pas la seule motivation pour un employé, et souvent ce n’est pas la motivation principale. Tout collaborateur attend également autre chose : reconnaissance du travail, reconnaissance des compétences, évolution dans le travail, formation et prise de responsabilités. Un besoin d’authenticité se fait sentir. Le sentiment d’appartenance à une équipe n’a, quant à lui, jamais été aussi exacerbé. Il suffit pour s ‘en convaincre d’observer l’actualité et la manière dont les récents mouvements sociaux se sont formés. Notre société développe par ailleurs une tyrannie de la normalité par peur de la différence et de l’inconnu et il faut prendre en compte la fragilité de l’être humain. Tous ceux qui ne sont pas dans la norme (précarité, grand âge, handicaps) sont souvent désocialisés.
Parallèlement aux besoins individuels, le manager de demain devra évaluer les objectifs communs et aider son équipe à se réaliser dans le cadre d’un enrichissement mutuel. Des qualités humaines seront indispensables et de plus en plus appréciées.
Les nouvelles technologies et la métamorphose des organisations
La révolution technologique est permanente (intelligence artificielle, objets connectés, nanotechnologie, etc.). Assistés par l’IA (intelligence artificielle), les robots vont de plus en plus fréquemment occuper les postes les plus pénibles. En outre, la montée en puissance de l’économie collaborative (réseaux sociaux) favorise aujourd’hui l’ubérisation potentielle de tous les secteurs d’activité. Encouragé par cette dynamique l’entrepreneuriat explose, surtout chez les jeunes générations qui ne se retrouvent plus dans les grands groupes. Aujourd’hui (et encore plus demain), nous assistons à une montée en puissance du travail indépendant.
Pour tous les secteurs d’activité le marché ainsi que la compétition économique et financière sont devenus planétaires. Menacées dans leur activité, un grand nombre d’entreprises cherchent à exploiter les nouvelles technologies et à « faire la différence » en donnant la priorité à « l’expérience client » et à « l’état d’esprit service ». Il s’agit d’un recentrage majeur qui bouleverse les modèles organisationnels conventionnels.
Le manager de demain doit gérer une véritable rupture sociétale
Le leadership féminin s’élève, le vieillissement de la population et la retraite tardive sont également des points clés à prendre en compte pour l’avenir de notre société. La mixité des cultures, la mondialisation des équipes sont devenus des indicateurs de compétitivité au niveau planétaire. L’interculturalité est réelle et il n’est pas rare de voir se côtoyer au sien d’une même équipe des collaborateurs de nationalité et de confession différentes. L’intelligence collective nous démontre que tous les acteurs au sein des entreprises sont interconnectés et œuvrent pour une vision partagée et commune. Parallèlement, les attentes et les comportements des jeunes générations évoluent et nous assistons à un effritement du salariat face à l’entrepreneuriat.
Les milléniaux
Chez les jeunes générations, force est de constater une capacité à la mise en relation très rapide et à l’inverse un désengagement qui peut être aussi rapide. La carrière devient multiple, le salarié ne construit plus son parcours professionnel dans la même entreprise. Ceci menace le salariat, ou tout du moins le temps plein consacré à un employeur exclusif. Les générations futures vont ainsi faire basculer les comportements professionnels. Une philosophie de travail va s’imposer, dans laquelle chacun devra apporter ses connaissances et ses compétences. Plus d’autonomie, de responsabilités et d’initiatives. Voici quelles sont les attentes.
La 3ème révolution industrielle voit se développer d’autres formes de travail. Les collaborateurs demandent à être écoutés sur la manière dont le travail doit être accompli, et souhaitent prendre une part active aux décisions qui les concernent. Il en résulte un affaiblissement du lien hiérarchique et du statutaire. Et surtout, l’attente croissante d’un leadership humble.
L’évolution des pratiques managériales
Les évolutions technologiques provoquent aussi des changements comportementaux durables. On ne manage plus aujourd’hui comme on le faisait il y a vingtaine d’années car les nouvelles générations n’ont plus les mêmes envies ni les mêmes attentes professionnelles. Ultra-informées et autonomes, elles privilégient des hiérarchies souples et des organisations horizontales, vectrices d’autonomie et de responsabilité. Globalement, la nouvelle génération semble moins en quête d’un travail que d’une raison d’être.
Le sens de nos actions retrouve une grande valeur et devient la motivation essentielle des collaborateurs. On choisit des projets dans lesquels on souhaite s’investir, en adéquation avec les valeurs de l’entreprise. C’est aussi un retour aux sources essentielles : servir son prochain, construire un monde meilleur. Aujourd’hui et encore plus demain, il y a, et il y aura une montée en puissance du travail indépendant qui engendrera une explosion de l’entrepreneuriat, surtout parmi les jeunes générations qui ne se retrouvent plus dans les grands groupes.
L’autorité ne pourra plus s’imposer, le management sera collaboratif.
Demain, plus que jamais, les managers devront :
- Éclairer de sens chaque tâche
- S’attacher à la confiance plutôt qu’au contrôle
- Animer plutôt que diriger
- Coacher plutôt que former
- Savoir apprendre et désapprendre
- Tisser des relations de partenariat plutôt que de subordination
L’évolution des pratiques managériales, et la place du coaching
Le management de demain sera collaboratif. Il s’agit d’une transformation aussi bien économique que sociétale qui doit englober l’essor du numérique et des plates-formes globales d’échange. Aujourd’hui plus que jamais, le dirigeant évolue au cœur de la complexité, notamment en raison de l’accélération des changements de tous ordres et de l’évolution des écosystèmes. Donner des « permissions » aux acteurs en vue de la « libération » de l’entreprise ne suffit pas : la nécessité de « protections » à la mesure des enjeux opérationnels et identitaires des acteurs s’impose. Afin d’imaginer et de concrétiser une vision, les entreprises cherchent à établir une cohérence dans leurs systèmes de représentations mais l’orchestration des changements nécessaires suppose des postures qui, pour les dirigeants et le manager de demain, peuvent s’avérer paradoxales.
Pour toutes ces raisons, le rôle du coaching au sein des entreprises sera de plus en plus prépondérant. Le coaching est une composante primordiale participant au développement d’une entreprise. Il s’agit d’une aide extérieure « dépassionnée » qui facilite la co-construction dans une situation professionnelle, managériale et organisationnelle donnée. Au-delà de toute contingence organisationnelle, le coaching « ose ». Il est une véritable force de proposition.
La métamorphose des organisations
L’ubérisation d’un grand nombre de domaines et la forfaitisation du travail conduiront le manager de demain et l’entreprise à devoir s’adapter en permanence. Les jeunes générations rechercheront des organisations souples et horizontales. La conséquence pour le management c’est qu’il va devoir faire « moins de management ». Moins de management au sens classique du terme, c’est-à-dire moins de hiérarchie, moins de décisions prises seul et moins de démonstrations d’autorité. Mais, au bout du compte, probablement plus de gestion de la coopération et de la coordination. Ceci implique une évolution forte dans le comportement des managers qui devront passer d’un mode de direction à un mode de coaching.
Demain, être manager ce sera davantage être un assembleur de compétences et d’énergies, ainsi qu’un révélateur, pour développer les ressources et la motivation de chacun.
Coach Delta propose des formations et des séances de coaching pour aider les managers à développer leurs aptitudes de manager coach et leur permettre de mieux appréhender et gérer les changements de nos repères sociétaux.
Jeanne-Marie Hallion est la fondatrice de Coach Delta. Elle conseille les dirigeants pour les aider à valoriser le capital humain de l’entreprise et collabore également avec plusieurs cabinets.